Microbiote intestinal et vaginal : un écosystème clé pour la fertilité
- Niris Masson Pappas
- 29 nov. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mars

La fertilité ne dépend pas uniquement des hormones et de l’âge. Deux microbiotes jouent un rôle crucial dans la préparation à la conception : le microbiote intestinal et le microbiote vaginal. Ces écosystèmes, bien que différents, influencent directement la santé reproductive, la qualité des ovocytes et des spermatozoïdes, ainsi que le succès d’une grossesse.
Microbiote intestinal : un écosystème riche et complexe
Le microbiote intestinal est un environnement extrêmement varié, regroupant des milliards de bactéries, champignons, virus et autres micro-organismes. Sa diversité est essentielle pour maintenir une santé optimale.
Spécificités du microbiote intestinal
Diversité : Plus il est riche en espèces différentes, plus il est résilient et performant.
Équilibre hormonal :
Certaines bactéries participent au recyclage des œstrogènes grâce au estrobolome. Un déséquilibre peut entraîner une dominance œstrogénique, perturbant le cycle menstruel.
L’inflammation intestinale, causée par une dysbiose, peut affecter directement la qualité des ovocytes et la nidation.
Impact sur la fertilité
Les produits du métabolisme bactérien modulent l’inflammation systémique, essentielle pour une implantation réussie.
Une flore intestinale équilibrée soutient l’absorption des nutriments indispensables à la reproduction, comme le zinc, le fer, et les folates.
Microbiote vaginal : un équilibre subtil mais fragile
Contrairement au microbiote intestinal, le microbiote vaginal est moins riche et moins diversifié. Cette faible diversité est en réalité bénéfique : elle permet une domination par les lactobacilles, des bactéries qui protègent le vagin et favorisent la santé reproductive.
Spécificités du microbiote vaginal
Faible diversité contrôlée : Les lactobacilles représentent la majorité des bactéries présentes, produisant de l’acide lactique pour maintenir un pH acide (3,5 à 4,5).
Présence de champignons (mycobiote vaginal) : Les champignons comme Candida albicans font partie du microbiote normal, mais leur surcroissance (due à un déséquilibre) peut provoquer des mycoses vaginales, nuisibles à la fertilité.
Impact sur la fertilité
Un microbiote vaginal équilibré favorise une glaire cervicale fluide et alcaline pendant l’ovulation, permettant aux spermatozoïdes de survivre et de progresser.
Les déséquilibres (vaginoses, mycoses) augmentent le risque d’infections inflammatoires qui peuvent altérer les trompes de Fallope ou la cavité utérine.
Transmission au nouveau-né : l’importance des microbiotes fécal et vaginal
Lors de l’accouchement, le bébé traverse le canal vaginal et entre en contact direct avec le microbiote vaginal et périnéal. Ce premier contact est essentiel pour la colonisation de son propre microbiote intestinal. Cependant, des études récentes montrent que le microbiote fécal de la mère joue un rôle tout aussi déterminant.

Pourquoi le microbiote fécal est crucial ?
Le microbiote fécal est beaucoup plus varié que le microbiote vaginal et offre au bébé une richesse microbienne clé pour le développement de son système immunitaire.
Les bactéries fécales, comme Bacteroides, sont essentielles pour l’équilibre du microbiote intestinal du nouveau-né, influençant sa santé digestive et immunitaire à long terme.
Accouchement par césarienne
En cas de césarienne, le bébé n’est pas exposé au microbiote vaginal. Sa colonisation bactérienne initiale est alors influencée par les bactéries présentes sur la peau et dans l’environnement hospitalier, moins favorables que celles issues des microbiotes vaginal et fécal. Certaines maternités proposent aujourd’hui un "seeding vaginal" pour reproduire partiellement le contact avec le microbiote maternel.
Comment optimiser ces deux microbiotes pour la fertilité ?
Microbiote intestinal
Richesse et diversité :
Alimentez votre microbiote avec des fibres prébiotiques (légumes, fruits, légumineuses, céréales complètes).
Consommez des aliments fermentés (kéfir, yaourt, choucroute, miso).
Envisagez des probiotiques spécifiques, après avis médical, pour soutenir un microbiote sain.
Évitez les excès de sucre, qui nourrissent les champignons pathogènes comme Candida albicans.
Microbiote vaginal
Protéger les lactobacilles :
Optez pour des sous-vêtements en coton bio et évitez les produits irritants (douches vaginales, savons parfumés).
Alimentation ciblée :
Les aliments riches en probiotiques (yaourts nature, kéfir) favorisent aussi le microbiote vaginal.
Prudence avec les antibiotiques :
Si vous en prenez, complétez avec des probiotiques pour restaurer les bonnes bactéries.

Un microbiote harmonieux : une affaire d’équipe
Le microbiote intestinal du papa est également déterminant pour la qualité de ses spermatozoïdes. Une alimentation déséquilibrée ou une inflammation intestinale peut nuire à la motilité et à la morphologie des spermatozoïdes.
Adoptez une alimentation saine à deux : des repas riches en fibres, en probiotiques et en acides gras essentiels.
Partagez les responsabilités : Soutenez-vous mutuellement dans la mise en place de ces nouvelles habitudes.
L’écosystème de la fertilité
Les microbiotes intestinal et vaginal ne sont pas de simples spectateurs, mais des acteurs puissants de la fertilité. En prenant soin de ces écosystèmes, vous créez un terrain favorable non seulement pour concevoir, mais aussi pour transmettre à votre futur bébé un patrimoine bactérien optimal.
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